17 Janvier – 20 Janvier : New Plymouth – Oakura (9km and 16km +160m)

Tom part en exploration dans la rue de l'hôtel car on y trouve un revendeur d'occasion et un magasin de vélos côte à côte ! Finalement on va voir ensemble l'occasion qu'il y a au magasin de vélo. Comme on s'y attendait, son vélo est réparable mais vu le prix et la probabilité que ça arrive à nouveau à cause de notre chargement, ça ne vaut pas vraiment le coup, il vaudrait mieux en changer. Hanni, qui travaille au magasin de vélo nous renseigne et attend patiemment notre décision.

Finalement, on lui achète le vélo d'occasion qui est quasiment neuf. Entre temps, on a un peu discuté et elle nous invite à venir domir chez elle ! On est émerveillé par son offre si gentille et spontannée. Ce sera bbq et légumes du jardin. On a tellement de chance d'être tombée sur elle, elle nous sort d'affaire avec le vélo et nous accueille chez elle. On y passe une super soirée à papoter et à bien manger. Le lendemain nous le passons sur New Plymouth à se balader et se reposer.

On a revu aussi Mathieu et Elea, le couple de français à vélo qui faisait la forgotten world highway avec nous, eux ils ont des soucis de chaîne. C'est bien on se sent moins seuls ! On recroise plus tard Elea avec qui on prend un verre, elle est pâtissière de formation et se verrait bien avec des poules derrière un lieu qui allierait gastronomie et sport. De là à l'autonomie, il n'y a qu'un pas, encore de belles personnes trouvées sur le chemin. Le soir on va au festival des lumières avec Hanni. Elle nous fait passer par les petits chemins de trek du parc, c'est superbe, la nuit on y voit des vers luisants ! On assiste à un super concert d'un duo, l'Alpaca Social Club, on vous recommande si vous avez l'occasion de les écouter, de la musique du monde entier et même une chanson bretonne !  


21 Janvier – 25 Janvier : Roebuck Farm (24km / jour et +200m / jour)

Nous quittons Hanni, heureux de l'avoir rencontré et plein d'espoir de se revoir bientôt. Direction notre camping à Ohura. C'est une route côtière et la distance est assez faible, on se dit que ça va être tout simple. Hmm. C'est sans compter l'âge de la Nouvelle-Zélande, toute neuve avec ses formations volcaniques qui font des collines plongeantes dans la mer bien sûr. C'est un vrai parc d'attraction, on monte et on redescend, on remonte et on redescend. Vous voyez l'image ?

Le tout avec un sacré vent de face qui nous ralentit et nous fait pousser des chapelets de jurons perdus bienheureusement dans ce mur d'air que nous traversons. Pour la première fois depuis le début du voyage à vélo, je sens mes muscles commencer à faiblir. J'ai bien eu des courbatures qui rigidifient les muscles avant bien sûr mais là, je sens que j'attaque l'usure des articulations. J'avance comme une tortue, au propre comme au figuré vu la tête de notre chargement.

Tom doit bien avoir 30kg+ de chargement entre le matériel photo et le reste et je dois bien avoir dans les 25kg à tirer aussi. Je tire avec le dos comme les jambes ne suivent plus, ça devient assez désagréable. Je jure à chaque fin de montée quand on aperçoit la colline suivante, « ça ne s'arrête donc jamais ! ». Heureusement, le supplice touche à sa fin et on monte notre tente, épuisés.

Notre tente fait un peu figure d'ovni parmi les autres campeurs. Une mini tente sur un vaste emplacement entouré de palaces en toile qui ont plusieurs pièces, des toilettes intégrées et même des cuisines équipées. Impressionnant.  


Le lendemain, il faut monter à nouveau, en rebroussant chemin qui plus est sur plusieurs kilomètres, sur une route sans espace pour les vélos au milieu des voitures qui passent à fond de train. Et on monte et on redescend, enfin on ne redescend pas beaucoup, on monte surtout. Heureusement, le vent est de notre côté, c'est déjà ça.

On arrive à la Roebuck Farm où Thomas commence une semaine d'apprentissage sur la façon de faire du fromage au lait cru. On vous invite à retrouver bientôt les vidéos avec David Asher sur notre site pour redécouvrir cet artisanat incroyable et menacé ! En attendant, je travaille en volontaire avec Linda, qui s'occupe de toute la nourriture et la logistique de la formation.

On prépare à manger de délicieux plats faits de nourriture fraîche et simple avec de bons produits de la ferme et des environs. On tranche, on râpe, on rôtit, on cuisson longue, on place sur la table, on débarrasse et on lave. Je travaille aussi un peu avec Jodi, dans le potager, un peu de récolte, un peu de préparation de légumes, un peu de nettoyage de planches, ça fait du bien de remettre les mains dans la terre un peu.

Le soir venu, nous repartons pour le camping sur nos vélos, le vent de face mais principalement en descente. Tom me raconte les leçons de la journée, de la joie dans la voix alors qu'il découvre la simplicité du processus et l'incroyable diversité qui en découle pourtant.

Tout y passe, du yaourt, les étudiants passent à la mozarella, en passant par le camembert et le brie ainsi que les fromages alpins et même les délicieux fromages bleus. Les journées passent vite, sans se ressembler.



Un soir, c'est la fête. Jodi met un agneau à rôtir sur une grande broche et invite des amis et des clients en plus pour participer au festin.

Avec Linda, on donne tout sur la préparation. Tout le monde y va de sa bouteille et un ami de Jodi s'occupe même de la musique. La fête au potager. Quel moment agréable ! Une invitée interroge Tom sur son t-shirt, «where did you get it ? My husband has the same. » . Le t-shirt en question ? Avec un logo de saint-malo, vendu dans une boutique malouine. Ils se trouvent qu'ils sont de saint-malo et habitent depuis plusieurs années à New Plymouth ! Que le monde est petit, à moins que ce ne soit que les Bretons plutôt s'exportent partout et notamment les malouins que l'appel de la mer ne cesse d'envoyer aux quatre coins du monde.

En fin de soirée on se retrouve tous dans la grange rénovée en centre de formation pour regarder « the cheese none », un documentaire sur une nonne américaine qui étudie les fromages traditionnels. Bien sûr une partie se passe en France au grand plaisir de Thomas qui ne cesse de chambrer une autre étudiante italienne dans une compétition amicale sur les meilleurs fromages tout en faisant rire la galerie. Le soir, Jodi demande à une de leurs amis qui part dans notre direction de nous ramener au camping et il passe nous chercher le lendemain en voiture en allant chercher le lait tout frais pour la journée de formation suivante. 

J'apprends beaucoup en très peu de temps sur la ferme de Jodi. Son jardin d'un quart d'hectare est hyper productif, viable et l'ensemble est super bien organisé. Il a aussi beaucoup de temps de loisir, ce qui démontre bien la réussite de son projet. Jodi est aussi un expert en gestion des moutons et du pâturage, on découvre tout un nouveau domaine de connaissances. Retrouvez bientôt les vidéos de ce qu'on a pu effleurer avec Jodi et l'article sur cette incroyable ferme, ICI. Thomas termine son stage enchanté, la tête plein de nouvelles idées fromagères pour notre projet d'installation! Retrouvez quelques vidéos de David Asher sur le fromage fait maison et traditionnel, ci dessous.

On finit cette semaine conquit par toutes ces personnes que nous avons rencontrées. De belles personnes, animées d'un vrai sens de la vie et du partage, convaincues qu'en faisant mieux et en montrant l'exemple et formant les autres, on peut changer le monde petit à petit vers le mieux. Totalement notre type de gens !

On repart un sac Roebuck chargé de bons légumes et d'un ou deux steaks provenant de la vache d'un ami de Jodi. Nous retournons chez Hanni pour une dernière nuit avant de quitter la région. Nous l'avons vu la veille alors qu'elle est passé nous chercher pour nous emmener découvrir la réserve d'oiseaux de Rotokare. Elle est volontaire là-bas alors grâce à son expertise, nous pouvons observer quelques oiseaux rares et d'autres plus communs mais très beaux. C'est une expérience géniale hors des sentiers battus. On entend, même sans les voir, des kiwis alors que la nuit est tombée. 


26 Janvier – 27 Janvier : Hamilton and Backyard Jem (4 km and 70km)

Tôt le matin, nous quittons les bons soins d'Hanni pour descendre au centre ville de New Plymouth et attraper un bus qui nous amène à Hamilton. Réveillés tôt et pas très frais, on débarque du bus dans cette nouvelle ville. Direction le centre, pour trouver l'office du tourisme, de quoi se restaurer et la librairie. Nous avons fait le tour de presque toutes les bibliothèques des villes sur l'île de Nord.

On y trouve des chaises confortables, une température agréable, des tables à la bonne hauteur pour travailler et internet gratuit. Nos articles et vidéos prennent principalement forment dans ces beaux bâtiments. Je repense souvent à la bibliothèque du 18e arrondissement de Paris où j'allais petite, on n'y trouvait rarement les dernières éditions et pas beaucoup de chaises, l'entrée ressemblait à celle d'une piscine et je me demande si il y a maintenant un accès internet ou si elle a carrément fermé.

En début d'après-midi nous nous dirigeons vers nos hôtes du réseau warmshower. Chemin faisant, nous croisons un cycliste qui s'arrête pour discuter, il est aussi sur le réseau warmshower, d'ailleurs Tom lui avait écrit mais il n'avait pas de temps ce jour là. Il nous invite à le recontacter le lendemain si on cherche un endroit par contre. Sympathique, il nous donne quelques conseils avant de repartir. Nous arrivons chez Bill et Jane. Ils nous accueillent chaleureusement et on passe de supers moments à discuter, à manger ou à jouer à Quibbler, un scrabble sur cartes. 

Le lendemain, nous allons visiter Shannon, rencontrée lors de la formation chez Jodi, qui a aussi un market garden et a démarré avec deux amies, une délicieuse entreprise de fermentation. Retrouvez la lactofermentation et le portrait d'une femme accomplie et passionnante ICI et découvrez sa ferme ICI ! La route est longue mais relativement plate à vélo, toutefois, mes genoux commencent à fatiguer, je finis par en parler à Thomas. Il va falloir adapter les étapes suivantes parce que des journées à la Tongariro ne seront plus possible si je veux pouvoir continuer à pédaler dans la durée.


28 Janvier : Hamilton to Matamata (40km by car and 18km)

Le matin de notre départ, nous partons faire un tour dans le grand jardin d'Hamilton sur les conseils de nos hôtes. Il est divisé en plusieurs parties à thème et est absolument magnifique, on n'en revient pas ! On revient après déjeuner et on prépare nos affaires sous un soleil de plomb. On a plus d'une cinquantaine de km aujourd'hui donc quelques montées au début. Nos hôtes prennent mon genou en pitié et nous proposent de nous avancer un peu en voiture afin d'éviter les principales côtes. Je leur en suis infiniment reconnaissante ! Ils nous avancent à plus de la moitié du chemin carrément !

Nous nous quittons le sourire aux lèvres avec comme d'habitude, l'espérance de les revoir en France chez nous, dans notre futur ferme afin de leur retourner leur accueil. Nous arrivons plutôt frais à Matama, départ pour les visites de Hobbiton, le village des hobbits du seigneur des anneaux. L'office de tourisme est même en forme de maison de hobbit. Les hobbits de l'office du tourisme nous recommande de ne pas aller à Tauranga en vélo, la route est étroite, sans espace et toute en montée. Le bus coûte 15 dollars par personne. On le réserve. La personne à l'auberge du coin nous confirme que c'est le bon choix. Le camping était à une dizaine de kilomètres de plus et avec la chaleur et mon genou pas en forme, on décide de le reposer à l'auberge. On y rencontre Lyonel qui travaille à Hobbiton en tant qu'arroseur, histoire de se faire des sous pour continuer sa visite de la Nouvelle-Zélande. On parle destinations et raclette autour d'une bière dans la chaleur de la soirée.

29 Janvier : Matamata to Tauranga (by bus)

Le lendemain, départ en bus pour Tauranga, je masse mes genoux étirés tout en regardant le bord de la route sinueuse qui monte à travers la montagne. J'ai mis des patchs japonais que ma mère m'avait donné pour les muscles douloureux et ça a plutôt bien marché. Nous n'arrivons pas à contacter le warmshower qui aurait pu nous héberger alors nous nous dirigeons vers un camping qui a une hot pool et internet. Le relief pour y aller n'est pas plat mais ça reste correct.  


30 janvier : Fernland spa – Abundant Backyard (15km +248m) – Omokora beach

On prend un bon bain chaud le lendemain matin avant de démarrer la journée. Direction Abundant Backyard, chez Silvio, un autre market gardener, recommandé par Jodi. Il n'y a pas beaucoup de kilomètres mais la route est terriblement fréquentée, c'est le grand axe pour aller vers Auckland. Elle monte et descend, on en a l'habitude même si ça ne rend pas les côtes plus faciles. On finit par quitter cet axe avec soulagement pour continuer à monter dans les collines environnantes. Silvio nous accueille avec de grands pots d'eau glacée et un grand sourire.

Nous passons une petite heure ensemble à discuter de son parcours enthousiasmant et de son système qui mérite bien son nom d'abundant backyard. Nous repartons avec des légumes frais et plein d'inspiration renouvelée grâce à sa bonne humeur contagieuse. Retrouvez ici l'article sur ce lieu plein de magie.

Nous retrouvons le grand axe et nous échappons vers une petite péninsule menant à Omokoa beach. A la recherche d'un camping nous poussons vers la pointe mais il n'y a qu'une petite plage aux abords d'un parc pour les enfants. Après un peu de repos nous revenons sur nos pas en prenant le chemin côtier bien plus plat et agréable que la route jusqu'au camping qui est lui aussi équipé de hot pools dont nous profiterons le matin.


31 janvier : Omokoroa beach - Riverstone Farm Glamping (14km +100m)

Petite journée qui nous mène chez Karen. Karen a fait la formation sur les fromages comme Thomas et nous a chaleureusement invité chez elle. Sa maison qu'elle a bien rénové est très agréable à vivre. Elle nous fait découvrir son lieu de vie puis nous emmène à une cascade non loin. Elle n'a pas de nom et est connue seulement des locaux. Elle est magnifique, nous passons un moment magique à profiter des eaux minérales fraîches qui dévalent des pierres polies par le temps et des rayons de soleil qui nous réchauffent gentiment entre deux bains. Eywa, son chien loup tout blanc, passe son temps à tourner autour de nous en essayant de nous regrouper et gémissant d'inquiétude quand l'un de nous plonge dans l'eau. La journée se termine agréablement sur un barbecue chez elle avec son amie et voisine. Un beau moi de janvier qui se termine tout en douceur.


Articles et vidéos réalisées pendant cette période:


David: 

Faire du fromage (intro)


Faire du Camembert


Frigo et stérilisation


Mozarella tip 


Jodi: 

Roebuck farm


Agnelage


Paturage tournant


Guider les moutons


Conseils pour démarrer


Légumes à maturité rapide


Intérêt des micro-pousses


Tamis à compost


Le bubbler


Les débuts de la ferme Roebuck


Shannon: 

Good Bugs - Produits fermentés - Fermented products, Backyard Jem - market garden

 

Silvio: 

Abundant Backyard

Portrait Silvio


Conseil sur la tomate


Conseil aux débutants