Wah, il fait froid ! Ca faisait un bail qu'on n'avait pas eu des températures pareilles ! Finis les lagons bleus turquoises, bonjour les vagues et le vent et la côté déchiquetée. L'île de Pâques est superbe, c'est un changement de décors complet par rapport aux Îles sous le Vent de la Polynésie Française.

 

L'île n'est pas grande et nous avons quinze jours pour en profiter donc nous décidons d'avancer sur notre travail pour les Alterculteurs, ça doit bien faire trois mois que nous n'avons pas envoyé de newsletter. En plus on attrape froid avec cette différence de température. Du coup on passe plusieurs jours à manger, travailler, perdre notre temps sur internet. C'est comme si on était tombé dans un trou temporel. Il y a comme une petite dépression qui souffle sur nous après tout ce soleil, toutes ces magnifiques rencontres et cette chaleur polynésienne dans tous les sens du terme. Au moins on avance sur les articles et les vidéos.  


On finit par se secouer quand même et le vent marin qui souffle de toutes parts nous revigore. En décidant d'aller prendre un verre en bord de mer, on se pose dans un bar qui a l'air très sympa. Là j'entends « Ariane ! » - pas possible, on ne connaît personne si bien sur l'île ! Mais en fait, c'est Momo ! De Raiatea ! Son grand sourire, son attitude de surfeur, son swag quand il vient nous dire bonjour, toute la polynésie française d'un coup est là. Il tient un petit airbnb en plus de son restau et on est allé plusieurs fois chez lui, notamment en dépannage quand il n'y avait plus de bus ou qu'il était trop tard pour faire du stop. Il fait un super moelleux au chocolat et j'ai mangé chez lui le meilleur poulet frit de l'île ! Bref, c'est Momo ! Et il est là, sur l'île de Pâques à quelques milliers de kilomètres ! C'est comme si le petit voile de dépression qui nous entourait depuis notre départ était soudainement levé !



La visite de l'île est fabuleuse. Il règne une atmosphère hyper particulière sur cette île. C'est peut-être le mana de l'île qui nous a mis dans le trou puis sorti du trou qui sait. En tous cas, on part en exploration. Les Moais, ces têtes gigantesques sont partout. On se pose toutes les questions que tout le monde se pose bien sûr. C'est génial d'imaginer comment et pourquoi ils ont fait ces statues, de découvrir l'histoire de l'île également.


Des Moaïs, en veux-tu en voilà!

Pour plus de photos de Moaï, c'est par ici!


Nous allons manger dans un restaurant japonais tout à fait atypique, un décors typiquement japonais, des produits locaux cuisinés à la japonaise. Ici pas de sushis ou de nouilles, on laisse les clichés exportés de la cuisine japonaise au vestiaire et un menu presqu'unique présenté par le chef. On se régale ! Notre porte-monnaie beaucoup moins !

L'île est pleine de chevaux qui gambadent en semi-liberté ainsi que de troupeaux de vaches. On trouve même des chevaux qui se baladent en pleine ville, c'est surréaliste de les croiser le soir entrain de brouter la plante verte devant le bar du coin. Il y a aussi une population impressionnante de chiens partout, qui se baladent en bandes ou qui accompagnent des humains et beaucoup de chats qui viennent réclamer à manger dès qu'ils sentent l'odeur de la cuisine.


Ce qu'on fait quand il fait beau à l'Île de Pâques


Ou sinon tu visites ça! 


Pour aller plus loin, nous louons une moto pour deux jours au grand plaisir de Thomas qui peut enfin repratiquer un peu. C'est un bon moyen de visiter les environs plus lointains et nous permet d'admirer le lever de soleil sur les Moais. Ceux-ci sont souvent alignés en fonction des étoiles et regarderaient le coucher de soleil, ce qui explique leur orientation parfois étrange.


Les paysages envoûtants de l'Île de Pâques


On voulait vraiment voir une danse traditionnelle avant de quitter la Polynésie - quel régal pour les yeux! et quel moment puissant et joyeux!


On remarque que cette île est vraiment pleine de pierres, d'ailleurs on découvre ensuite des méthodes d'agriculture anciennes les utilisant ! Les manavais par exemple sont des structures rondes en pierre, un peu creusées dans le sol. Les murs sont très épais et haut. Ce cercle de pierre protège du vent et des animaux brouteurs les plantes à l'intérieur, créant un micro-climat favorable et plus chaud qu'à l'extérieur notamment grâce à l'accumulation de chaleur dans les pierres qui rendent cette chaleur durant la nuit. Ingénieux ! Il y a aussi des jardins de pierre, plein de pierres tapissant le sol et les plantes poussant entre les pierres, c'est comme un paillage de pierre en fait et agit de la même façon pour retenir l'humidité et limiter l'érosion tout en émettant de la chaleur grâce à l'inertie des pierres. Il faut que quelqu'un nous en parle, c'est vraiment chouette ! On trouve une (la?) pépinière d'arbres qui participe à l'effort de reforestation de l'île. Ils font pousser des arbres et les donnent gratuitement aux locaux pour les planter ou font des missions pour aller les planter dans les zones réservées. Là bas on demande si quelqu'un pourrait nous expliquer les méthodes de culture anciennes des Rapanui. Une dame Rapanui se prête au jeu et accepte de nous parler, il faudra revenir un autre jour quand ce sera plus calme par contre. Le jour J, elle nous accueille avec un mini-livret qui explique tout et qui n'est plus publié apparemment, elle nous le donne et enchaîne sur les explications en visitant des exemples dans la pépinière. Une visite super instructives !

 

Quand on quitte l'île de Pâques, on est bien loin d'avoir exploré tous les mystères de l'île mais on est aussi heureux de se remettre en route, direction le Pérou !