Mollepata – (2677m) - Soraypampa (3900m) – 12km + Lake Humantay (1h de montée jusque 4200m)

 

Les premiers mètres d'ascension du matin sont très durs. Je me dis que je ne tiendrai pas même si nous ne sommes pas chargés de nos affaires qui sont transportées par des mules. Heureusement notre guide nous arrête un quart d'heure plus tard et distribue des feuilles de coca à mâcher comme du tabac à chiquer et nous fait respirer une eau florale. Ces deux produits sont sensés aider notre corps à supporter l'altitude et le manque d'oxygène. Dix minutes plus tard, je me sens beaucoup mieux et on peut enfin profiter du paysage tout en machouillant notre bouillie de feuilles.

La fin de la journée est froide et se fait sous la pluie. Toutefois, Thomas pas découragé et bien mis en jambe par cette première journée de marche relativement tranquille, part avec quelques autres courageux faire un tour au lac Humantay situé au-dessus du camping et recouvert à leur départ d'une épaisse brume descendue des sommets enneigés qui nous entourent. Heureusement pour lui, la brume se dégage à temps et lui permet d'admirer la lagune.

Le repas tous ensemble nous permet de faire un peu plus connaissance avec notre groupe de marcheurs et l'équipe qui nous entoure, un cuisinier, un responsable des mules et les mules et notre guide. Les marcheurs sont un groupe de quatre allemands dont un couple en tour du monde rejoint par leurs amis pour le voyage au Pérou, un couple d'allemands en voyage au Pérou, un québécois que sa femme et sa sœur rejoindront le dernier jour pour la visite du Machu Picchu, un frère en tour du monde et sa sœur qui l'a rejoint pour le pérou du Canada. Tous ont des profils très différents et la plupart sont sensibles à la nature et l'environnement et ont des opinions fortes sur la société moderne actuelle offrant de multiples discussions intéressantes qui se dérouleront tout au long de cette randonnée.



Soraypampa – ascension jusque 4630m à la passe du Salkanthay (6271m pour le sommet lui-même) – Chaullay (2800m) – 22km

 

Le deuxième jour est le plus dur, il faut monter toute la journée et l'altitude se fait de plus en plus sentir. A l'approche de la passe, on s'arrête tous les cinq mètres pour reprendre notre souffle, le bord du chemin est encombré de marcheurs qui se reposent. Le vent est cinglant et le froid mordant dans la passe, tout le monde se presse pour la photo et vite, nous redescendons vers des plaines rocailleuses plus protégées du vent et la température remonte en flèche. Nous sommes bien contents d'arriver au camping et profitons de la soirée pour faire un jeu des petits papiers (Time's up) introduit par Thomas. Malgré les différentes références culturelles et la méconnaissance des uns et des autres au sein de chaque équipe, nous passons un super moment à nous esclaffer tous ensemble.



Chaullay – Lucmabamba – voiture jusque Hydroelectrica – Aguas Calientes (15km à pied)

 

Ayant peu dormi la nuit d'avant à cause de gros buveurs locaux qui faisaient la fête, nous démarrons cette journée bien fatigués. Toutefois, mes muscles ne souffrent pas trop contrairement à la rando de Colca, certainement dû à ces bâtons de rando prêtés par Okidoki, l'agence qui organise notre trek. Cest bâtons de marche sont une vraie révélation pour moi car ni mes cuisses, ni mes mollets n'ont de courbatures alors que le dénivelé et les distances sont plus importants. Le paysage change radicalement et nous traversons la jungle tout en longeant une rivière, le paysage est féérique et le soleil nous réchauffe agréablement.



Visite du Machu Picchu et retour en train jusque Ollantaytambo puis bus jusque Cusco

 

Après la longue marche la veille jusque Aguas Calientes, facile mais longue, nous sommes ravis d'avoir choisi l'option de prendre le bus pour monter jusqu'au Machu Picchu. On le redescendra à pied mais n'ayant plus avec nous les bâtons de marche, c'est une très bonne option qui ménage nos guibolles fatiguées. La découverte de cette merveille du monde est incroyable. On doit sa conservation à la fuite des Incas, la classe dirigeante, faite de nobles et d'érudits, du peuple Quechua, exterminée lors de l'arrivée des conquistadors, qui en abandonnant cette ville devant l'arrivée des colons, ont empêché sa découverte et donc sa mise à sac.

La ville est entourée de multiples terrasses qui créent des micro-climats particuliers et ont permis aux Incas d'expérimenter l'acclimatation de diverses plantes comestibles. En déshydratant nombre de leurs aliments, ils se constituaient ainsi des stocks qui permettaient de maintenir une certaine stabilité alimentaire.

Suivez donc Monsieur Lama qui nous guide dans les ruines de son domaine.  



Le retour à Ollantaytambo en train est un rêve. Pour ceux qui prennent le bus, il faut revenir de 10km à pied en arrière. On est ravis de s'installer sur des sièges et regarder le paysage naturel défilé devant nous. C'est un véritable luxe dont on profite pleinement du début à la fin de ce court voyage en train.